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Le manifeste

Voyage au Centre de la Tech est un événement qui s’écarte des applications et des démonstrations purement techniques et scientifiques de la techno pour amener une réflexion sur sa place dans l’imaginaire et dans la société comme dans le roman de Jules Verne.

Mais pourquoi cet homme, débordant d’imagination, nous inspire t-il autant ?

Parce que non seulement cet écrivain foisonnant était, rappelons le, le pionnier de la Travel Tech avec un goût obsessionnel pour les treks version tourisme scientifique, une forme d’anticipation avec un tourisme spatial audacieux et enfin des échappées pour découvrir de nouveaux horizons avec des mobilité air/terre/mer au moyen d’engins brillamment montés de toute pièce !
La deuxième raison de voyager cette année encore avec Jules Verne, c’est qu’il entretenait un rapport très particulier avec le vivant. Il a réussi, jusqu’à aujourd'hui, à captiver l’imagination des lecteurs en explorant les mondes fantastiques et en anticipant les avancées scientifiques majeures. Parmi les 80 romans et autres nouvelles que l’écrivain visionnaire a publiés, 62 composent le corpus des Voyages extraordinaires.  Bienvenue dans le Pas-de-Calais !

Pour ce deuxième opus des Voyages au Centre de la Tech, Pas-de-Calais Tourisme nous emmène au cœur du vivant pour une traversée bio-inspirante au service du tourisme. Les équipes, qui croient en la magie, ont poussé l’analyse des péripéties verniennes pour y déceler des expériences bio-inspirées, se questionnant sur les possibilités applicatives dans le monde réel. Observer le vivant, s’en inspirer tout en le préservant, lui prendre ses idées pour inventer et impulser de nouvelles stratégies mais aussi et c’est une gageure ! Imaginer des démarches touristiques avant-gardistes.

Ce Voyage se tient le 12 mars 2024 à Nausicaá, le Centre National de la Mer à Boulogne-sur-Mer,
passionné lui aussi de biomimétisme !
La technologie peut-elle rattraper l’imagination ?

Les personnages des récits de Jules Verne, en explorant des environnements naturels, découvrent et côtoient des créatures aussi fascinantes qu’extraordinaires. Ces rencontres, avec la faune et la flore sont bel et bien inventées de toute pièce par l’auteur qui ne quittait que rarement son cabinet d’écriture, il puisait son inspiration en observant le vivant, en lisant, en s'instruisant, en se documentant, en échangeant avec des experts pluridisciplinaires…. 

Bref, Jules Verne excellait dans les récits de voyage. Et pourtant, il voyageait très peu mais se projetait dans des évolutions du vivant un peu folles mais diablement efficaces ! Il se disait “pirate” et  “un aventurier en rêve”.  Une imagination débordante où la technologie n’était jamais loin. L’application dans le monde réel ? à court, moyen ou long terme peu importe. L’important c’est la crédulité et l’émerveillement pour explorer d’autres manières de construire et de produire qui soient plus en accord avec la nature.  Penser de manière aventureuse et se saisir de la technologie comme un outil. Pour le coup, ce n’est pas Léonard qui contredirait Jules car en 1516 de Vinci dit  “prends tes leçons dans la nature, c’est là qu’est notre futur”.
L’approche biomimétique de Jules Verne a sans doute ouvert la voie à des avancées technologiques et scientifiques réelles

Citons, pêle-mêle, quelques exemples bio-inspirés tirés des histoires verniennes : Dans “Vingt mille lieues sous les mers”, le capitaine Nemo et son équipage naviguent à bord du Nautilus, un sous-marin inspiré des formes et des mouvements des poissons, la sortie de ce récit en 1870 précède le premier sous-marin de 17 ans ! Dans "L'Île mystérieuse", les personnages découvrent une grotte illuminée par des champignons bioluminescents. Cette idée fascinante de la nature est aujourd’hui testée pour l'éclairage écologique et durable dans les espaces naturels. Dans "Le Tour du monde en quatre-vingts jours"une forme de biomimétisme peut être observée dans la scène où Phileas Fogg traverse les forêts d'Inde à dos d'éléphant avec la description détaillée de la force et de l’agilité de l’animal qui lui permet une traversée “les doigts dans le nez”. Dans le roman "De la Terre à la Lune", Jules Verne imagine un canon géant pour lancer un projectile vers la Lune. Cette idée a probablement inspiré la recherche sur le lancement spatial avec le concept de canon électromagnétique “à propulsion”. Dans le roman d'aventure "Les Enfants du capitaine Grant", les personnages utilisent des nids d'oiseaux pour s'abriter, structure légère  et résistante conçue avec des matériaux naturels, un concept qui inspire l’architecture depuis.

Observer humblement et penser de manière aventureuse !

Pour bio-inspirer, l'observation joue un rôle crucial, primordial, indispensable ! Dans les romans de Jules Verne, l’observation des personnages, qui rappelons-le, vivent avant tout d’aventures et se retrouvent parfois dans des positions délicates où il faut très vite trouver une solution, leur permet non seulement de comprendre le monde qui les entoure mais aussi de survivre et de s’adapter aux situations complexes. 
Les explorateurs, souvent des scientifiques, sont assoiffés de connaissances : le professeur dans "Vingt mille lieues sous les mers " ou celui du "Voyage au centre de la Terre", observent leur environnement jusqu’à l’obsession ! Ils étudient les phénomènes naturels, analysent les formes de vie et font des observations symbiotiques qui peuvent les éclairer pour résoudre des énigmes ou bien des problèmes complexes et prendre des décisions éclairées.

Géocoucou, algues, plantes carnivores et poulpes végétaux sont au coeur de l’intrigue :)

La symbiose est, en effet,  un concept clé des histoires verniennes. Prenons deux exemples : Dans le "Le Sphinx des glaces", la suite des "Aventures d'Arthur Gordon Pym" d'Edgar Allan Poe, Jules Verne a placé au cœur de son intrigue la relation symbiotique entre des "poulpes végétaux" et des algues. Les premiers utilisent les algues pour se camoufler et se nourrir, tandis que les algues sont protégées par la distribution que les poulpes végétaux leur offrent. 
Dans “L'Île mystérieuse", les personnages échouent sur une île déserte et doivent survivre en utilisant les ressources naturelles qui les entourent. Ils découvrent une relation de symbiose entre un oiseau, le "géocoucou" et une plante carnivore. L'oiseau mange les insectes qui se nourrissent de la sève de la plante, tandis que la plante fournit un abri sûr pour les œufs de l'oiseau. Une interaction mutuellement bénéfique !

Activité humaine et enjeu environnemental : Jules Verne évoquait des phénomènes “aléatoires”

Même si ce n’est pas, à première vue, un concept clé dans les Voyages extraordinaires, on peut trouver quelques observations et pistes de réflexions sur les phénomènes naturels et leur impact sur l'environnement. Les descriptions que fait Jules Verne, en précurseur pour le coup, sensibilisent déjà les lecteurs sur les effets de l’activité humaine sur le climat et les écosystèmes du vivant. Cette préoccupation n’était pourtant pas un enjeu fort à l’époque ! Par exemple, dans "Les Indes noires", un roman qui traite de l'exploitation minière du charbon en Belgique, Verne évoque les conséquences néfastes de l'extraction excessive des ressources naturelles au détriment de l’environnement. L'idée de l'exploitation non durable des ressources et de ses conséquences.

S’inspirer de Jules Verne pour s’adapter et se réinventer

Tous ces parallèles avec les voyages de Jules Verne soulignent l'importance de l'adaptation, de la coopération et de l'innovation pour le tourisme pour faire face aux défis du secteur. Repenser les pratiques, trouver des solutions créatives, pour assurer la durabilité du tourisme et la préservation de l'environnement.
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